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Taux de TVA en France

05 juin 2025
min

En France, la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) est partout. Que vous vendiez un bien, proposiez une prestation de service ou achetiez un produit du quotidien, vous êtes nécessairement confronté à cet impôt indirect. Mais derrière les apparences d’un taux unique se cache une réalité plus nuancée : plusieurs taux coexistent, chacun s’appliquant à une catégorie précise de biens ou de services.

Comprendre la logique derrière les taux de TVA en France est indispensable pour toute entreprise, qu’elle évolue dans le commerce, les services, la restauration ou encore la santé. Mauvais taux appliqué = risque de redressement fiscal ou perte de marge.

Dans cet article, nous vous proposons une lecture claire, technique et accessible du système français de TVA. Taux normal, taux réduits, exonérations : faisons ensemble le point sur ce que vous devez absolument maîtriser pour une gestion rigoureuse de votre fiscalité.

 

Qu’est-ce que la TVA ?

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirect qui s’applique à la consommation. Contrairement à un impôt direct, la TVA est collectée par les entreprises au moment de la vente, puis reversée à l’État. Elle s’intègre donc dans le prix de vente final payé par le consommateur.

Concrètement, chaque entreprise assujettie facture la TVA à ses clients, mais ce n’est pas elle qui en supporte la charge : c’est le consommateur final. L’entreprise agit comme un intermédiaire fiscal entre l’administration et le contribuable. Cette collecte s’effectue sur la base du prix hors taxes (HT), auquel on ajoute le montant de la TVA pour obtenir le prix toutes taxes comprises (TTC).

Il est essentiel de souligner que tous les biens et services ne sont pas soumis au même taux de TVA. Cette diversité découle à la fois de considérations économiques, sociales et d’harmonisation européenne. 

En tant qu’entreprise, comprendre ce qu’est la TVA et comment elle s’applique à vos opérations est un prérequis pour sécuriser vos obligations fiscales et éviter les erreurs de gestion.

 

Les taux de TVA applicables en France

En France, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) repose sur quatre taux principaux définis par le Code général des impôts. Ces taux varient selon la nature des biens ou services concernés. À cela s’ajoutent des taux spécifiques pour la Corse et les départements et régions d’outre-mer (DROM).

 

1. Le taux normal de TVA : 20 %

Le taux normal de TVA s’élève à 20 % (article 278 du CGI). Il s’applique à la majorité des biens et services, sauf lorsqu’un taux réduit ou particulier est expressément prévu. Ce taux concerne notamment :

  • Les produits de consommation courante non essentiels (vêtements, électroménager, audiovisuel, cosmétiques, etc.) ;
  • Les services généraux (coiffure, soins esthétiques, services à la personne, activités libérales) ;
  • Les produits énergétiques (électricité, gaz, carburants, bois de scierie) ;
  • Les produits alcoolisés et le tabac ;
  • Les produits à base de chocolat ou les margarines ;
  • Les ventes d’animaux de compagnie.

C’est également le taux appliqué à certaines prestations : entrées de piscines, salles de sport, locations de véhicules, services de crédit-bail, etc.

 

2. Le taux intermédiaire de TVA : 10 %

Le taux réduit de 10 % (articles 278 bis à 279 du CGI) s’applique à certains produits ou prestations relevant d’une consommation partiellement essentielle ou d’intérêt général, comme :

  • Le transport de voyageurs ;
  • L’hébergement hôtelier, les locations meublées, les campings classés ;
  • La restauration sur place ou à emporter (hors boissons alcoolisées) ;
  • Les travaux de rénovation et d’entretien dans les logements de plus de deux ans (sous conditions) ;
  • Les médicaments non remboursés ;
  • Les droits d’entrée aux musées, zoos, monuments, foires, salons ou fêtes foraines ;
  • Les produits agricoles non transformés, le bois de chauffage, les engrais et produits phytosanitaires biologiques.

 

3. Le taux réduit de TVA : 5,5 %

Le taux réduit de 5,5 % (articles 278-0 bis et suivants du CGI) vise à favoriser l’accès aux produits de première nécessité ou d’intérêt public :

  • Les produits alimentaires ;
  • Les produits d’hygiène féminine et préservatifs ;
  • Les équipements et services pour les personnes en situation de handicap ;
  • Les livres, quel que soit leur support ;
    Les abonnements au gaz, à l’électricité, ou à la chaleur issue des énergies renouvelables ;
  • Les repas en cantine scolaire ;
  • Les billets de spectacles vivants et de cinéma ;
  • Certaines œuvres d’art (importation ou livraison) ;
  • Les logements sociaux ou d’urgence, l’accession à la propriété ;
  • Les travaux d’amélioration énergétique dans les logements.

 

4. Le taux particulier de TVA : 2,1 %

Le taux super réduit de 2,1 % (articles 281 et suivants du CGI) s’applique à des secteurs très spécifiques, tels que :

  • Les médicaments remboursés par la Sécurité sociale ;
  • Les ventes d’animaux vivants de boucherie ou de charcuterie à des particuliers ;
  • Les publications de presse inscrites à la CPPAP ;
  • La contribution à l’audiovisuel public ;
  • Les 140 premières représentations de certains spectacles (théâtre, cirque, concert).

 

Les taux spécifiques en Corse et dans les DROM

En Corse (article 297 du CGI) :

  • 13 % : produits pétroliers ;
  • 10 % : travaux immobiliers, ventes de matériels agricoles, logements meublés ou en garni, électricité basse tension, restauration ;
  • 2,1 % : eau, boissons non alcoolisées, transports de voyageurs ;
  • 0,9 % : spectacles (140 premières représentations), ventes d’animaux de boucherie à des non-redevables.

Dans les DROM (articles 294 et suivants du CGI) :

  • 8,5 % : taux normal ;
  • 2,1 % : taux réduit ;
  • 1,75 % et 1,05 % : taux particuliers ;
  • TVA non applicable en Guyane et à Mayotte.

Bon à savoir : les trois notions comptables de TVA

  • TVA collectée : facturée aux clients ;
  • TVA déductible : payée sur les achats de l’entreprise ;
  • TVA récupérable : solde positif entre TVA collectée et déductible.

 

Comment calculer la TVA ?

Le calcul de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) est essentiel pour établir un prix de vente, rédiger une facture ou vérifier la bonne application des taux. Le calcul varie selon que vous partez d’un prix HT (hors taxes) ou d’un prix TTC (toutes taxes comprises).

 

🔹 Calculer la TVA à partir d’un prix HT

Pour obtenir le montant de TVA à partir d’un prix HT, appliquez la formule suivante :
Montant de TVA = Prix HT x Taux de TVA
Prix TTC = Prix HT + Montant de TVA

 

🔹 Calculer la TVA à partir d’un prix TTC

Pour retrouver un prix HT à partir d’un montant TTC, utilisez un coefficient multiplicateur, différent selon le taux de TVA applicable.

Voici un tableau récapitulatif des principaux taux de TVA en France et des coefficients à utiliser :

Taux de TVA Coefficient multiplicateur
Taux normal : 20 % TTC x 0,8333 = HT
Taux réduit : 10 % TTC x 0,9091 = HT
Taux réduit : 5,5 % TTC x 0,9460 = HT
Taux particulier : 2,1 % TTC x 0,9794 = HT

 

Les exonérations de TVA en France

En principe, toutes les opérations économiques réalisées à titre onéreux sont soumises à la TVA. Toutefois, la législation française prévoit plusieurs cas d’exonération, soit pour des raisons d’intérêt général, soit en raison du régime fiscal applicable, soit du fait de la nature des opérations. Ces exonérations sont encadrées par le Code général des impôts (notamment les articles 261 à 291) et précisées dans la doctrine administrative (BOFiP-Impôts).

 

1. Les opérations soumises à un autre impôt

Certaines opérations sont exonérées de TVA car elles sont déjà soumises à un autre impôt de nature similaire. C’est notamment le cas pour :

  • Les livraisons ou prestations déjà soumises à des droits spécifiques (droits d’accise, droits d’enregistrement, etc.) ;
  • Certaines activités bancaires et financières, soumises à la taxe sur les conventions d’assurance ou à la TFT (taxe sur les transactions financières).

 

2. Les activités d’intérêt général

L’article 261 du CGI exonère de TVA un ensemble d’activités à caractère social, éducatif, culturel ou médical, parmi lesquelles :

  • Les services de santé : soins dispensés par les médecins, dentistes, kinésithérapeutes, sages-femmes ;
  • Les activités sociales : maisons de retraite, foyers-logements, structures d’aide à domicile ;
  • L’enseignement public ou privé sous contrat, la formation professionnelle ;
  • Certaines manifestations culturelles ou prestations réalisées par des associations à but non lucratif ;
  • Les activités religieuses.

 

3. Les échanges intracommunautaires

Dans le cadre de l’Union européenne, les livraisons de biens vers un autre État membre bénéficient d’une exonération de TVA, à condition que :

  • Le client soit assujetti à la TVA dans l’État de destination ;
  • Le bien soit effectivement expédié ou transporté hors de France ;
  • L’entreprise fournisse une preuve documentaire (factures, bon de livraison, numéro de TVA intracommunautaire du client, etc.).

 

4. Les exportations hors de l’Union européenne

Les ventes de biens à destination d’un pays tiers (hors UE) sont exonérées de TVA française, à condition de pouvoir justifier que :

  • Le bien a bien quitté le territoire de l’UE ;
  • La vente a donné lieu à une déclaration en douane ;
  • Le vendeur dispose de tous les documents justificatifs exigés par l’administration.

 

5. Certaines importations

Si, en règle générale, les importations de biens sont soumises à la TVA à l’entrée en France, certaines opérations peuvent bénéficier d’une exonération :

  • Importations réalisées dans le cadre d’un régime douanier particulier (admission temporaire, perfectionnement actif) ;
  • Importations destinées à être réexportées sans transformation ;
  • Certaines livraisons à des organisations internationales ou ambassades.

 

6. Qui est non assujetti à la TVA ?

Certaines personnes ou structures ne sont pas assujetties à la TVA, car elles n’exercent pas une activité économique de manière indépendante. C’est le cas notamment de :

  • Salariés ou individus liés par un contrat de travail ;
  • Travailleurs à domicile dont les revenus sont assimilés à des salaires ;
  • Personnes physiques exerçant de manière occasionnelle, sans autonomie ;
  • Les micro-entrepreneurs peuvent également être exonérés de TVA s’ils relèvent de la franchise en base. Pour cela, le montant de leur chiffre d’affaires hors taxes doit être inférieur à certains seuils (prestation de service : 34 400€, auteur et artiste interprète : 44 500€, autre profession libérale : 34 400€)

À l’inverse, les dirigeants personnes morales, tels que les présidents de SAS ou les gérants de sociétés, sont considérés comme agissant de manière indépendante et sont donc assujettis à la TVA. 

 

Bon à savoir : les obligations liées aux exonérations

Une exonération de TVA ne signifie pas absence de formalités. Pour éviter un redressement fiscal, l’entreprise doit :

  • Justifier précisément l’exonération applicable (nature de l’opération, statut du client, documents de transport, etc.) ;
  • Conserver l’ensemble des pièces comptables pendant 6 ans minimum ;
  • Mentionner l’exonération sur les factures avec la référence à l’article du CGI correspondant.

 

Fonctionnement de la TVA intracommunautaire

Lorsqu’une entreprise française réalise des transactions commerciales avec une société implantée dans un autre État membre de l’Union européenne (UE), elle doit se conformer aux règles spécifiques de la TVA intracommunautaire.

 

 

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Chez Fiscalead, nous savons que la gestion de la TVA peut être un véritable défi pour les entrepreneurs, artisans, indépendants ou dirigeants de TPE/PME. C’est pourquoi nous vous proposons un accompagnement fiscal sur mesure. En tant qu’expert de la fiscalité indirecte, Fiscalead vous accompagne bien au-delà de l’outil. Nous vous aidons à :

  • Comprendre les règles françaises de TVA applicables à votre secteur ;
  • Appliquer les bons taux selon la nature de vos prestations ou produits ;
  • Mettre en place des procédures conformes pour sécuriser votre activité en cas de contrôle.

 

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